Titre de la thèse :
Une histoire croisée et comparée des modernisations agricoles française et allemande des années 1930 aux années 1950
Résumé de la thèse :
La période choisie (des années 1930 aux années 1950) peut paraître surprenante si l’on considère les changements radicaux de régimes politiques. Michel Margairaz (1991) propose cependant de nuancer pour le cas français la périodisation très contrastée souvent adoptée entre avant et après 1945. Selon lui, le « temps moyen » (une vingtaine d’années) est idéal car il constitue le juste milieu entre le temps court des fluctuations et le temps long des structures.
En outre, pour dépasser les gels narratifs inhérents à l’histoire nationale, on se propose d’appliquer deux méthodes que l’on juge complémentaires : l’histoire comparée mise en avant Marc Bloch (1928) ainsi que l’histoire croisée proposée par Michael Werner et Bénédicte Zimmermann (2003). Le cadre méthodologique et chronologique choisi nous permet d’analyser la modernisation de l’agriculture en France et en Allemagne dans la lignée des travaux de Nathalie Jas (1994), mais sur une période plus récente.
Il faudra interroger les similitudes, les différences ainsi que les circulations France-Allemagne dans la structure de l’administration modernisatrice. On pourra également questionner la discontinuité entre le régime de Vichy et la IVe République autour du projet modernisateur. Cependant les régulations et l’appareil d’État ne font pas tout, la modernisation de l’agriculture passe aussi par des innovations technologiques et scientifiques. On s’attachera alors à un petit nombre d’éclairages, peu explorés par l’historiographie existante, qui se prêtent bien au regard croisé de part et d’autre du Rhin. Les départements de l’est de la France et les Länder du sud-ouest de l’Allemagne constituent des zones privilégiées pour des échanges et des transferts, s’ils ont eu lieu.
Directeurs de thèse et universités : Christophe Bonneuil (EHESS
Paris) et Johannes Großmann (Univ. Tübingen)
Année de début de thèse : 2017